Par Rosmy Milien Parady
En pleine reunion, un coup de téléphone interrompt mon intervention.
Si hésitante, la voix fébrile mon beau-frère qui ne m'appelle jamais me fait vite comprendre que quelque chose ne va pas.
Et puis la nouvelle tombe.
Tu as fait un arrêt cardiaque.
Mes yeux se perdent dans le vide.
Les gens autour de moi me regardent pendant que mon cœur s'accélère.
Aucun cri, aucune larme. Juste le souffle qui devient de plus en plus lourd et ma main qui tremble.
Je sens une partie de moi qui s'en va.
Pour beaucoup tu étais le troubadour, le maestro.
Pour moi tu étais mon père, tout simplement.
Aussi minimes étaient-ils, je garde dans un écrin nos précieux souvenirs.
Je garde de toi toutes les fois où tu m'as fais rire.
C'est avec difficulté que j'écris ces misérables mots qui expriment si mal les regrets et la peine que j'éprouve.
A l'heure-ci, tout est incertain.
Le Covid et les restrictions sanitaires en vigueur ne garantissent pas que je puisse venir te dire au revoir.
Ce me rend inconsolable.
J'essaie de garder espoir de pouvoir venir te rendre hommage à toi. Toi qui a tant fait pour la culture de ton pays que tu aimais tant.
Je sais ce que tu voulais. Comme tu le chantais.
"Avan m mouri nan Miami, fo'm antre an Haiti...."
Malerezman lanmò pa gen klakson.
Repose dans la paix maestro.
Aide moi à sécher mes larmes.
J'aurai aimé encore tant te dire.
Malheureusement mes larmes m'empêchent de faire sortir les mots.
Cours... Et va en paix.
Je t'aime
Paris, le 25 septembre 2021
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