Joseph Jouthe: « il aurait fallu d'abord m'assassiner avant d’atteindre le président si j'étais encore en poste »

L’ancien chef du gouvernement de Jovenel Moïse Joseph Jouthe a répondu aux questions du juge instructeur Walter Wesser Voltaire ce lundi 26 juin 2023 sur l’assassinat de Jovenel Moïse. « Il aurait fallu d'abord m'assassiner avant d’atteindre le président si j'étais encore en poste »Joseph Jouthe espère que les démarches du juge aboutiront aux résultats escomptés.

Après plusieurs heures au carré du juge instructeur Walter Wesser Voltaire, Joseph Jouthe s’est arrêté pour répondre aux questions de la presse sur son audition relative à l'enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse. Selon l’ancien premier ministre, s’il était en poste au moment des faits, il aurait fallu l'assassiner avant d'atteindre le président.  « Se sou kadav mwen yo tap pase pou touye Prezidan an », a soutenu Jouthe pour indiquer que le président ne serait pas mort  aussi facilemet s’il était en poste. 

« Le magistrat était un peu dur. Selon la route empruntée par le juge instructeur, je vois qu’il fait ce qu’il peut faire », a déclaré Joseph Jouthe qui se dit disposé et disponible pour répondre aux questions de la justice haïtienne.

Le magistrat Walter Wesser Voltaire multiplie des auditions dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. Récemment, des anciens ministres et collaborateurs de l’ancien président ont répondu aux questions du juge. Néanmoins, le dossier piétine puisqu’aucune ordonnance de clôture n’a été acheminées au tribunal de première instance de Port-au-Prince.

Parallèlement,  la Justice américaine a mis pour 2024 les premières auditions des présumés assassins de Jovenel Moïse se trouvant aux Etats-Unis. Il y a quelques semaines, un tribunal fédéral a condamné à perpétuité Rodolphe Jaar, homme d’affaires présenté comme le cerveau de l’assassinat. 

« Je remercie le gouvernement américain qui a fait ce coup. Je m’en réjouis. J’attends que le magistrat avance dans son enquête pour commencer à condamner des personnalités », indique Joseph Jouthe faisant réfèrence à la condamnation de Jaar.

Par: Daniel Zéphyr