PubGazetteHaiti202005

Covid-19- New York, capitale de la douleur, je te pleure.

Credit photo: Matteo Colombo


Des gens  pleurent quand ils sont submergés par des vagues d'émotions, plongés dans les pages hallucinantes d’une histoire kafkaienne ou quand ils sont hypnotisés par les effets cathartiques d’un film tragique. D'autres versent des torrents de larmes lorsqu’ils perdent un être cher. Une étude menée dans les années 80, révèle que les femmes, en moyenne, pleurent 5.3 fois par mois. Leurs homologues masculins seulement 1.5  fois le mois. Une autre étude trouve que la durée de session de pleurs tourne autour de 8 minutes.

Ainsi, dans certains cas, quand on est trop concerné par un proche qui pleure constamment ou inhabituellement, on le recommande de voir un spécialiste. Cette situation peut cacher un cas chronique de dépression ou trouble quelconque. Des études indiquent qu'en moyenne, les femmes pleurent plus souvent que les hommes. Une raison possible à cela est que le niveau de testostérone  peut inhiber les pleurs. Selon cette même étude, les normes culturelles peuvent également expliquer certaines différences de fréquences de pleurs entre hommes et femmes. Outre une différence entre les sexes, les personnes empathiques et soucieuses du bien-être des autres peuvent pleurer plus que les personnes moins empathiques. Les personnes anxieuses peu sûres ou obsessionnelles pleurent plus longtemps que les autres.

Nous avons tous des moments où nous sommes nerveux et anxieux. Avec le trouble d'anxiété, vous ressentez plus souvent de l'inquiétude et de la nervosité, peut-être même quotidiennement. Les symptômes comprennent souvent: nervosité ou irritabilité, fatigue, trouble du sommeil et inquiétude excessive.

C’est cet état d'anxiété, due à ce qui se passe actuellement à New York à cause de la désolation causée par la pandémie du coronavirus, qui pousse plus d’un à pleurer, mais aussi à se demander de quoi demain sera-t-il fait. Economiquement, la grosse Pomme peut se retrouver plus florissante qu'avant, c'est une possibilité. Mais, nous ne retrouverons jamais nos êtres chers qui ont perdu leur précieuse vie durant cette grande crise sanitaire. Ils sont à tout jamais irremplaçables.

L'état de New York, je te pleure. Je pleure les morts, les malades, les ménages, les familles désorientées sous l’effet combiné du virus et des chocs économiques ou financiers. Oui, je pleure pour les amis, les collègues de travail, les professeurs, les chrétiens protestants, les catholiques, les vodouisants, les propriétaires de restaurants, les chauffeurs de taxis,  les professionnels de la santé qui n'ont plus de larmes à verser.

Depuis plus de quatre siècles, les immigrants du monde sont devenus les habitants de New York. New York, the big Apple. New York et la statue de la liberté. New York et l’Empire State Building. Dans cette ville, sûrement la plus cosmopolite au monde, les New Yorkais y ont apporté et cimenté leurs traditions. Avec des activités culturelles fascinantes, d'excellentes cuisines, de musiques variées des Caribéens, Latinos, Africains, Américains, Italiens, Irish, New York reste un endroit ahurissant pour tout touriste qui cherche un endroit idéal et de rêve. De Brooklyn Bridge, Manhattan Bridge, Interboro, Belt Parkway, Cross Island Parkway, Flatbush Avenue, les yellow cabs, New York est une ville qui ne dort jamais. Brooklyn Nets,  Knicks, Mets, Giants, Red Bulls, Jets, Yankees, Rangers, sont des équipes de sports qui peuvent, passionnément, faire courir les New Yorkais des cinq Boroughs pour assister à des matchs truffés de sensations.

Au moment où New York est considéré comme le principal foyer de la pandémie aux Etats-Unis, j'imagine la tristesse insondable des époux, des épouses, des pères, des mères, des enfants, des parents qui ne peuvent décemment assister aux funérailles de leurs proches. Oui, je pleure pour les New Yorkais qui ne peuvent plus pleurer leurs morts.

Je te pleure encore, quand chaque jour, on ne fait que compter des cadavres et des personnes infectées. Je pleure encore plus les sacrifices des personnels de santé qui, dans leur sacerdoce, chaque jour risquent leurs vies et également  celles de leurs proches, pour être aux chevets des patients.

New York, capitale cosmopolite du monde et plongée dans la douleur, je te pleure. Mais je sais que, du fond de la tragédie, la vie brillera à nouveau dans tes gratte-ciel, dans le coeur des New Yorkais et de tes amants à travers le monde. A Madison Square Garden, on entendrait, en cette raison habituelle des play-offs, les fanatiques fous de l'équipe de basket ball de New York Knicks scander: Go New York, Go New York..Go.

 

 

Esau Jean Baptiste 

Younalot@yahoo.com


Référence

Why can't stop crying. (Medically reviewed, Timothy J. Legg) May 30, 2018.

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