PubGazetteHaiti202005

La députée québécoise d’origine haïtienne Dominique Anglade quitte la vie politique

@thekanpefoundation

La députée québécoise d’origine haïtienne Dominique Anglade a annoncé sa démission comme cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) lors d’une conférence de presse à Montréal lundi matin. Elle restera députée de Saint-Henri–Sainte-Anne jusqu’au 1er décembre.


« Les enjeux démographiques, culturels, socioéconomiques et écologiques sont trop importants pour que l’opposition officielle soit déchirée », a déclaré Mme Anglade, en référence à la contestation de son leadership des dernières semaines. « On n’a pas le luxe d’être miné par des intrigues internes dont les Québécois n’ont que faire. »

« En conséquence, et ayant à l’esprit les intérêts du Québec et le bien du parti, j’ai informé le président du parti ce matin de ma démission à titre de cheffe du Parti libéral du Québec », a-t-elle annoncé lors d’un bref discours.


Elle a expliqué avoir entamé une réflexion à la suite de l’élection du 3 octobre, dont les résultats l’ont « déçue », a-t-elle admise.« Notre parti est confronté à de nombreux défis. […] Nous avons un grand devoir de reconnexion avec les francophones et toutes les régions du Québec, tout en restant fidèles à nos valeurs », a analysé celle qui était députée depuis 2015.

Mme Anglade n’a pas précisé ce qui l’attendait pour la suite, évoquant simplement « un nouveau chapitre » de sa vie. Elle n’a répondu à aucune question après son allocution.


Les libéraux désigneront un chef intérimaire, décision qui doit être prise par le caucus et le comité exécutif du parti. Les noms de Marc Tanguay et d’André Fortin circulent. Notons qu’aucune règle ne stipule qu’il est interdit pour un chef intérimaire de se porter candidat lors de la course à la direction ; Pierre Arcand et Jean-Marc Fournier avaient déclaré d’entrée de jeu qu’ils n’étaient pas intéressés à être candidats lorsqu’ils sont devenus chefs intérimaires.

Selon l’article 27 de la constitution du PLQ, « lorsque le poste de chef devient vacant, le Conseil exécutif du Parti, avec l’accord du caucus des députés libéraux siégeant à l’Assemblée nationale du Québec, nomme sans délai un membre pour assurer l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau chef. Lorsque le poste de chef devient vacant, le Conseil exécutif détermine la date, le lieu et les modalités du Congrès pour le choix d’un chef où seront présents les candidats et dévoilés les résultats du ou des scrutins. »


Considérée par des libéraux comme une candidate éventuelle à la direction du parti, la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, a indiqué en entrevue qu’elle ne briguera pas la succession de Mme Anglade comme cheffe.


« Le Conseil exécutif du PLQ va se réunir en urgence et nommera sans délai, avec l’accord du caucus des députés libéraux siégeant à l’Assemblée nationale du Québec, un membre pour assurer l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau chef », a indiqué de son côté le nouveau président du PLQ, Rafaël Primeau-Ferraro. Il a souligné que « Mme Anglade a fait preuve de beaucoup de courage et de détermination dans le cadre de ses fonctions ainsi que lors de la dernière campagne électorale ».


À compter de la date du départ de Mme Anglade comme députée, le gouvernement disposera de six mois pour déclencher une élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne. Le 3 octobre, Dominique Anglade avait obtenu 36,1 % des suffrages dans sa circonscription, contre 27,7 % pour l’avocat en immigration Guillaume Cliche-Rivard de Québec solidaire et 17,7 % pour Nicolas Huard-Isabelle, attaché politique et candidat de la Coalition avenir Québec.

Malgré la défaite historique du PLQ aux élections générales, Dominique Anglade comptait jusqu’ici rester à la tête du parti. Elle se disait prête à subir le vote de confiance qui doit avoir lieu lors du congrès du parti, prévu d’ici un an.


Or, la contestation de son leadership a gagné en ampleur à la suite de sa décision d’expulser du caucus la députée Marie-Claude Nichols.


La semaine dernière, La Presse a fait état d’une réunion houleuse du comité exécutif du parti et d’une rencontre difficile pour Mme Anglade avec les présidents d’association.


Plusieurs ex-élus et ténors du PLQ ont réclamé publiquement le départ de la cheffe, comme Lise Thériault, Nicole Ménard, Paule Robitaille et Stéphane Billette. Une source aux racines profondes au sein du parti confiait à La Presse la semaine dernière que d’anciens députés et membres du personnel politique sont à la recherche d’un nouveau chef.

« Dominique Anglade a elle-même une décision à prendre. Plus vite elle la prendra, mieux ce sera. D’un point de vue humain, c’est mieux de partir que de te faire mettre à la porte », affirmait de son côté un membre du comité exécutif du PLQ, le vétéran Émilien Nadeau, président du conseil régional du Bas-Saint-Laurent. Les récriminations étaient nombreuses envers la cheffe lors de la rencontre à huis clos des présidents d’association du parti.


Seulement deux nouveaux députés-Frédéric Beauchemin et Madwa-Nika Cadet-étaient allés au front pour réitérer leur appui envers la cheffe.


Par: Gazette Haïti avec La Presse

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