PubGazetteHaiti202005

Violation des droits humains : le RNDDH exhorte l’État haïtien à reconnaître la gravité de la situation

Pierre Espérance

Depuis l’année 2018, la situation des droits humains n’a cessé de se dégrader à un rythme effréné dans le pays, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) qui invite l’État haïtien à reconnaître la gravité de la situation, après sa participation à l’examen périodique universel réalisé par le conseil des droits de l’homme des Nations-Unies du 24 janvier au 4 février 2022.

 

Suite à sa participation à la 40ème session d’examen périodique universelle (EPU), du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, cet examen dont le but est d’analyser la situation générale des droits humains dans 12 pays dont Haïti, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) estime nécessaire de rappeler la gravité de la situation des droits humains sur le territoire national, « contrairement aux efforts que les autorités ont affirmé avoir consenti au cours des quatre dernières années, pour le respect, la protection et la réalisation des Droits Humains en Haïti ».

Dans un rapport d’une dizaine de pages, publié ce jeudi 03 févier 2022, l’Organisation de défense des droits humains à dressé un tableau sombre de la situation générale des droits humains dans le pays au cours des quatre dernières années écoulées soit, de 2018 à 2021.

Dans ce rapport, le RNDDH rapporte que durant cette période le droit à la sécurité s’est dégradé, et au moins 3294 personnes ont été assassinées parmi elles, 153 policiers et policières.

Ces actes de violences se sont poursuivis au premier mois de l’année 2022, selon l’Organisation de défense des droits humains.

« Du 1er au 31 janvier 2022, au moins 50 personnes ont été assassinées parmi elles, 5 policiers et 2 journalistes. D’autres ont été soit blessées par balles, soit enlevées et séquestrées par des bandits armés pour être libérées contre rançon » précise le RNDDH.

« Pendant les quatre dernières années qui se sont écoulées, le pourcentage des personnes en attente de jugement a toujours oscillé entre 74 % et 82 % de la population carcérale totale du pays, une preuve supplémentaire du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Pourtant, en décembre 2018, l’Etat haïtien s’était engagé par-devant la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme à faire baisser le taux de détention préventive illégale et arbitraire à 20% », note l’organisation dirigée par Pierre Espérance.

Selon RNDDH au cours des quatre dernières années, « la situation générale des droits humains en Haïti n’a fait qu’empirer. Les droits à la vie et à la sécurité ont systématiquement été violés ».

 

De ce fait, le RNDDH presse l’État haïtien à reconnaître que contrairement aux affirmations faites lors de l’examen périodique universel, la situation est extrêmement grave et qu’elle mérite l’adoption de mesures immédiates pour :

 - Démasquer, juger et condamner toutes les autorités étatiques de connivence avec les bandits armés.

 

- Reprendre le contrôle du territoire national qui échappe aux forces de l’ordre.

 

- Juguler l’entrée illégale sur le territoire national, d’armes et de munitions.

 

- Certifier les agents de la police nationale avant de leur fournir des moyens adéquats de travail.

 

- Certifier le personnel judiciaire haïtien dans son ensemble.

 

Kervens Adam PAUL

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