PubGazetteHaiti202005

Il y a déjà un plan B pour remplacer le Conseil Présidentiel de Transition, selon Pierre Espérance

Pierre Espérance, directeur exécutif RNDDH

Le conseil présidentiel n’est toujours pas parvenu à en finir avec sa crise interne pour trouver une certaine sérénité. La dernière position du collectif du 30 contre la présidence tournante en est l’illustration. 
Intervenant ce mardi 14 mai à l’émission Le Rendez-vous avec Volcy Assad, le Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) Pierre Espérant a révélé que la communauté internationale a déjà réfléchi à un plan B pour remplacer le Conseil au cas où ces tractations et manœuvres politiques se poursuivraient au sein du conseil présidentiel. Pierre Espérance appelle les membres de l’organe de transition à respecter les termes de l’accord du 3 avril pour ne pas tout perdre et être remplacés par un autre plan. 

Dans cette entrevue, Pierre Espérance a lancé un appel pressant aux membres du Conseil Présidentiel de Transition, les exhortant à respecter les termes de l'accord du 3 avril. Cet accord, essentiel pour la stabilité politique et la gouvernance en Haïti, stipule les engagements et les actions que le CPT doit prendre pour assurer une transition réussie et apaiser les tensions politiques dans le pays. 

Espérance a souligné que le non-respect de cet accord pourrait conduire à des conséquences graves, y compris la mise en œuvre du plan B par la communauté internationale. Ce plan B est réfléchi, selon lui,  en raison des secteurs mafieux qui rôdent autour du conseil et qui souhaitent le prendre en otage. 

Aux membres du CPT, Espérance a averti que ces derniers risquent de « tout perdre » s'ils ne parviennent pas à se conformer aux engagements pris.

D’après le militant des droits humains, le plus grand non-respect de l’accord du 3 avril reste la manière dont  Edgard Leblanc Fils a été désigné président du CPT. Pierre Espérance estime que c’était un Coup d’Etat contre l’accord même du 3 avril. Pour lui, il n’y a pas eu de consensus.

La désignation de Leblanc a été faite par une majorité qui a été dégagée au sein du conseil. Le collectif du 30 janvier, Pitit Desalin, RED/EDE et l’accord du 21 décembre. Amer contre ces regroupements, Espérance accuse certains d’entre eux d’avoir « dilapidé les caisses de l’Etat, d’implication dans le Petrocaribe et la gangstérisation du pays ». Il estime que les conseillers doivent se libérer de ces structures pour avoir comme boussole l’accord du 3 avril.

Pour Espérance, les tractations et manœuvres politiques au sein du CPT ne sont pas de bonne augure. Le militant ne comprend pas pourquoi le conseil a pris une résolution sur une présidence tournante et que le 13 mai, le collectif du 30 janvier a brandi son désaccord par rapport à la démarche demandant à ce que Edgard Leblanc assure la présidence durant toute la transition. Cette position met leur représentant, dit-il, dans une situation difficile.

Plus d’un se demande si Leblanc cautionne ou non le revirement du collectif. Espérance dit espérer que le dirigeant de l’OPL ne soit pas dans le coup sinon le Conseil Président devrait le destituer comme président.

Pierre Espérance n'a pas mâché ses mots en décrivant la situation actuelle comme étant d'une gravité exceptionnelle. Il a insisté sur le fait que les conseillers présidentiels doivent concentrer leurs efforts sur les « grands chantiers urgents » pour le pays. Ces grands chantiers incluent des réformes politiques et institutionnelles cruciales, le renforcement de la sécurité, la lutte contre la corruption et la mise en place de conditions favorables pour des élections libres et transparentes.

Bien que Pierre Espérance n'ait pas donné de détails spécifiques sur la nature de ce plan B, il est clair que des alternatives sont prêtes à être déployées si le CPT échoue à remplir ses obligations. Il affirme que la préparation d'un plan B résulterait d’une frustration croissante parmi les partenaires internationaux face aux querelles internes qui entravent le travail du conseil présidentiel.

L'accord du 3 avril est le document clé du conseil présidentiel. Il comprend des engagements clairs pour renforcer la gouvernance, assurer la sécurité publique et organiser pour des élections démocratiques, entre autres.

 

 


Par: Daniel Zéphyr

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